Rue Notre-Dame
: UN COMPROMIS AUX ALLURES D'UNE DÉMISSION
加拿大蒙特婁 (06/06/2005)
Rue
Notre-Dame -
UN COMPROMIS AUX ALLURES D'UNE DÉMISSION
Montréal, le 6 juillet 2005- Les écologistes sont convaincus que
le projet annoncé aujourd'hui par Québec et Montréal dans
le dossier de la rue Notre-Dame est un mauvais compromis. Pour le Conseil régional
de l'environnement de Montréal (CRE), Greenpeace, Équiterre et
l'Association Habitat Montréal, ce projet transformera la rue Notre-Dame
en véritable autoroute aux heures de pointe, comme le souhaite le ministère
des Transports (MTQ) depuis toujours, cela se traduira nécessairement
par une augmentation de la capacité routière, de la circulation
vers le centre-ville et donc de la pollution et des émissions de gaz
à effet de serre qu'il engendre.
Avec six voies de circulation, des voies supplémentaires dédiées
au transport en commun, possiblement des voies de service, quelques échangeurs,
dont certains sont encore en négociation avec le Port de Montréal,
sans parler de l'élimination des feux de circulation aux heures de pointe,
c'est d'une véritable autoroute dont il s'agira. La capacité actuelle
de la rue Notre-Dame sur certains tronçons est de 2 450 véh/h
en période de pointe du matin. La Ville de Montréal elle-même
dans son mémoire devant le BAPE en 2002 soulignait que le projet initial
du ministère des Transports avait une capacité autoroutière
de 6 000véh/h. Elle ajoutait que cette augmentation projetée de
la capacité était surdimensionnée pour accommoder la demande
de l'heure de pointe estimée à un peu plus de 4 000 véh/h
en 2011, année de référence établie par le MTQ.
Le projet présenté aujourd'hui pourrait même dépasser
en capacité l'estimation faite alors par la Ville. Rien dans la nouvelle
version du projet ne permet d'affirmer que les objectifs que la Ville dit poursuivre,
soit limiter les débits de circulation à leur niveau actuel pourront
être atteints, bien au contraire.
Pour les divers groupes qui ont mené le combat contre le projet initial,
il apparaît clairement que Québec n'a rien d'autre à offrir
aux Montréalais que des approches traditionnelles et dépassées
pour résoudre les problèmes de congestion routière. Il
n'y a actuellement aucun projet sérieux de développement du réseau
du transport en commun dans l'île. Québec n'a pas encore démontré
l'ombre d'une volonté d'appuyer financièrement le transport en
commun, seule l'intervention du gouvernement fédéral en transférant
une partie de la taxe sur l'essence est venue in extrémis sauver en partie
la situation. Enfin, à l'heure de Kyoto, les seuls projets mis de l'avant
par le gouvernement Charest sont la construction de deux autoroutes en milieu
urbain dont on voudrait nous convaincre qu'elles s'inscrivent dans le sens du
développement durable.
Les écologistes et tous les Montréalais doivent aujourd'hui se
sentir trompés par le maire de Montréal qui a renié ses
engagements et a cédé devant les pressions de Québec, pavant
ainsi la voie à la venue de l'autoroute 25. Force est de constater que
les deux paliers de gouvernement persistent dans des solutions dépassées
et s'avèrent incapables d'amorcer le virage urgent nécessaire
pour contrer le réchauffement de la planète.
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